Les métaux lourds...
La peste soit des pesticides !
Lance Pierre - dimanche 15 janvier 2006
Attention ! Cet article comporte un test. Avant d'aller plus loin, masquez par une feuille de papier tout ce qui est au-delà de ce premier paragraphe. Vous inscrirez sur cette feuille le nombre que vous estimez juste en réponse à la question posée. De quoi s'agit-il ? Il m'arrive parfois de regarder la fin de l'émission " Attention à la marche ", présentée chaque jour en fin de matinée sur TF1 par Jean-Luc Reichmann. C'est un jeu de questions qui se termine sur quatre propositions entre lesquelles on doit choisir la bonne réponse. Il y a quelques jours, la question posée était la suivante : Compte tenu du fait qu'il y a des résidus de pesticides dans la plupart de nos aliments, combien de grammes de pesticides absorbe en moyenne un consommateur en une année = 15 grammes ? 150 grammes ? 500 grammes ? ou 1 500 grammes ? Stop ! Répondez !
Bon, vous avez inscrit votre réponse ? Voyons les résultats. Personnellement, me croyant assez bien informé sur les problèmes de pollution chimique, j'avais choisi 150 grammes. Une mienne amie, sensible à ces problèmes, et que j'interrogeai par Internet après l'émission, avait dit 15 grammes. Sa fille, moins confiante sans doute, 500 grammes. Eh bien, nous nous étions trompés tous les trois. Car la bonne réponse, tenez-vous bien, est 1 500 grammes !
Oui, vous avez bien lu : vous avalez chaque année 1 kg et demi de pesticides (insecticides, fongicides, herbicides…) dans votre alimentation. Alors ne vous étonnez plus de voir tant de gens attraper un cancer aussi facilement qu'un rhume. Les maladies dégénératives ne pourront que croître et embellir jusqu'à la déchéance complète de notre espèce. Pour qui sonne le glas ? Voilà une question qui ne se pose plus. La réponse est dans votre frigo.
La Direction de la répression des fraudes vient de publier les résultats d'une enquête sur les résidus de pesticides présents dans les fruits et légumes vendus en France. Les citrons, oranges, mandarines, pêches et fraises, si excellents pour la santé dit-on, dépassent largement les normes admises, déjà trop tolérantes, et 65 % des végétaux alimentaires contiennent ces résidus. Les plus contaminés, outre les agrumes, sont les concombres et les salades, endives notamment. J'emprunte ces éléments à l'excellent mensuel " Plantes et Santé " (Tél. 01 44 84 85 09.).
Le Dr Bernard Herzog, professeur à la Faculté de médecine de Nantes, démontre pour sa part, dans son livre " Les 7 fléaux, le péril écologique ", que le pain lui-même est devenu un vrai poison, par suite des modifications apportées au blé, devenu trop riche en gluten. Et la qualité nutritive des céréales s'est considérablement dégradée. La qualité protéique est passée de 40 % en 1960 à moins de 15 % en 1995. (cf. " La Révolution par l'alimentation ", de Danielle Toussaint, professeur en nutrithérapie à la Faculté libre de Médecines naturelles. Son livre est édité et diffusé gratuitement par le CIRIS, BP 9, 17 550 Dolus d'Oléron).
Que faut-il penser d'une classe politique qui n'a pas su, depuis 40 ans, protéger la population d'un dramatique empoisonnement progressif, qui a laissé l'une des meilleures agricultures du monde tomber dans le chaudron de sorcière des grands trusts de la chimie (qui fabriquent à la fois les pesticides toxiques et les médicaments pour " soigner " les intoxiqués, double bénéfice), et qui s'en est remise entièrement à la Sécurité sociale pour payer les dégâts, ce qui ruine notre économie ? Je dis que cette classe politique a failli à son devoir le plus élémentaire de protection de la nation et de ses enfants. Car, autant que la quantité, la qualité de l'alimentation des citoyens est une question hautement politique. Elle est la vraie politique, la politique au sens le plus élevé et le plus civique du terme.
L'un des drames de notre pays, c'est que le mouvement écologiste a été récupéré par la gauche dans les années 90 (ce qui lui a fait perdre 60 % de ses sympathisants), parce que la droite s'avérait incapable de lui donner sa place légitime. Aujourd'hui, l'une des priorités politiques de la France est de ramener tous ses paysans à l'agriculture biologique, qu'ils n'auraient jamais dû quitter. Et les citoyens-consommateurs ont un rôle capital à jouer, en achetant " bio " coûte que coûte, car tout acte d'achat a un pouvoir très supérieur à celui du bulletin de vote. De toutes les lois, la plus forte est celle du marché !